TF 4A_391/2014 du 29 octobre 2014
Résiliation abusive intervenue à l’occasion de prétendus travaux de rénovation d’envergure ; art. 271 CO
La loi protège le locataire contre le congé purement chicanier qui ne répond à aucun intérêt objectif, sérieux et digne de protection, et dont le motif n’est qu’un prétexte. Le locataire est aussi protégé en cas de disproportion grossière des intérêts en présence ; il l’est également lorsque le bailleur use de son droit de manière inutilement rigoureuse ou adopte une attitude contradictoire (c. 2).
A noter cependant que le bailleur peut légitimement vouloir une transformation ou rénovation très importante des locaux loués afin d’en augmenter la valeur. Une opération de grande ampleur, comportant notamment des modifications dans la distribution des locaux, le remplacement des cuisines, salles de bains et autres installations, et le renouvellement des sols et revêtements muraux, peut nécessiter la restitution des locaux par leur locataire et, par conséquent, la résiliation du bail. La résiliation se justifie aussi lorsque le locataire se déclare prêt à rester dans les locaux pendant de pareils travaux, et à s’accommoder des inconvénients qui en résulteront, quand sa présence serait de nature à entraîner un accroissement des difficultés, du coût et de la durée de l’entreprise (c. 2).
Ce congé est en revanche annulable s’il apparaît que la présence du locataire ne compliquerait pas les travaux, notamment en cas de rénovation moins importante, ou ne les compliquerait que de manière insignifiante (c. 2).
La résiliation est par ailleurs annulable lorsque le projet du bailleur apparaît objectivement impossible, étant entendu que la preuve de l’impossibilité objective incombe au locataire (c. 2).